Imaginons une personne seule dans un monde du "chacun pour soi": Lors de sa période de travail elle épargne chaque mois en prévision de sa retraite et de ses périodes d'inactivité X% de ses revenus. Le jour où elle décide de cesser de travailler elle a donc épargné TXR (T=mois travaillés,X=% d'épargne,R=revenu). Pour calculer le montant de sa retraite il lui faut donc diviser son épargne par le temps qu'il lui reste à vivre soit: TXR/(V-A) où V=Espérance de vie et A=Age de la retraite.

Il est clair que ce système "chacun pour soi" pose problème du fait des aléas de la vie car : nul ne sait précisément le temps qu'il lui reste à vivre . les revenus peuvent êtres insuffisants pour pouvoir mettre de côté un %X raisonnable. Des périodes de chômage ou de maladie peuvent l'amener à puiser dans son épargne....

De ces considérations notre personne décide alors de vivre dans un monde solidaire: Là les N membres de ce monde décident de mettre en commun leur épargne et que lorsque l'un d'eux cesse de travailler il percevra par unité de temps : 1/N ieme de l'épargne totale E divisé par le temps qu'il lui reste à vivre (en se basant sur l'espérance de vie de sa catégorie socioprofessionnelle) soit : E/(N(V-A))

Mais E est la somme des TXR et pour être logique il faut comptabiliser l'épargne e du retraité par rapport à l'épargne moyenne des cotisants E/N La retraite devient alors : (e/(E/N))(E/(N(V-A))) A ce stade de la réflexion le système solidaire revient grosso modo au même que l'épargne individuelle ,le cotisant retrouvant au final une retraite e/(V-A) après simplification de l'équation ! Il faut donc introduire des paramètres d'ajustement pour permettre que la solidarité joue un rôle d'amortisseur social c'est à dire que les petites retraites ne soit pas trop petites et que les grosses par conséquent ne soient pas trop grosses ! Si l'on observe l'équation : retraite=TXR/(V-A) on remarque que X (% du revenu épargné) est le seul paramètre vraiment maitrisable ,il est aussi le meilleur reflet du profil du cotisant car si ce dernier gagne peu il ne pourra épargner qu'une petite partie de son revenu,si il gagne beaucoup il pourra consacrer une part plus importante ... Donc pour assurer un "amortissement social" il faut que pendant la période d'activité X soit proportionnel aux revenus (Xa); et qu'en période d'inactivité X soit inversement proportionnel au revenus antérieurs(Xi). Ainsi un seul paramètre suffit à régler le système: le profil que l'on donne à la fonction Xi=f(Xa)

A ceux qui seraient tentés de vouloir régler T (le temps de cotisation) j'opposerai ceci: Chacun à le droit de s'arrêter de travailler quand bon lui semble et de récupérer son dû (sous la forme TXiR/(V-A) ) ! Combien de chômeurs en fin de droit et ne retrouvant pas d'emploi ne souhaiteraient pas pouvoir percevoir leur retraite?Combien de malades condamnés à moyen terme ne rêveraient pas de profiter du temps qu'il leur reste avec une partie de l'argent qu'ils ont cotisé ? Chacun n'est il pas libre d'organiser son temps (qui est Le bien le plus précieux !) en périodes d'activité et d'inactivité?

A ceux qui penseraient qu'il s'agit d'un système par capitalisation je dirai que le schéma décrit ici n'est qu'une base de travail, que la caisse doit avoir un fond de roulement , que ce sont bien les actifs qui payent pour les retraités ,et que la conjoncture (taux de chômage,nombre de retraités,etc...) influe sur le profil à donner à la fonction Xi=f(Xa) sus citée...

Pour finir on pourrait imaginer le paramètre X (à revenu constant) comme une variable croissante dans le temps permettant que les cotisations pèsent moins lourd en début qu'en fin de carrière...et même un principe similaire voir commun pour l'assurance chômage.